Pour fêter mes dix huit ans, j’ai annoncé à mes parents que j’aime les garçons. Mon père n’a pas accepté la chose. Il a failli me cogner, m’a jeté dehors et m’a hurlé de ne plus remettre les pieds chez lui “Tu n’es plus mon fils”. Ma mère a intercédé en ma faveur, les mères sont toujours plus compatissantes, et a obtenu l’autorisation de me laisser rentrer pour que je prenne quelques affaires dans un sac à dos. Mon père est parti au café du coin pour se saouler comme c’est son habitude alors que je rassemblais quelques vêtements. Il a seulement vomi qu’à son retour je ne devais plus être là. Je ne le reverrai plus. Je ne le regretterai pas. Avant que je quitte définitivement ce qui était mon logis depuis ma naissance ma mère m’a donné tout l’argent qu’elle a pu rassembler, ce qui ne fessait pas une grosse somme.
En ce soir de mon anniversaire j’ai débarqué à Paris gare de Lyon. Moi qui était peu sorti de mon petit village de Bourgogne, qui ne connaissais qu’Auxerre comme grande ville, où on allait en famille assister à la projection d’un film, je suis totalement dérouté et perdu dans cette mégalopole. Fort heureusement nous avions Internet à la maison et j’avais pu me renseigner un peu sur Paris et sa vie gay. Je savais donc que ma destination finale était le Marais et que là-bas je trouverai du secours. Du moins le croyais-je, naïf que j’étais. Je posai mon sac à la consigne de la gare et me voila parti vers ma nouvelle vie.
Que c’est grand ! Devant un plan du métro de Paris, je suis à la recherche de la station Marais que, bien entendu, je ne trouve pas. Je vois bien Pigalle (dont les petites femmes ne m’intéressent pas), Châtelet (je n’ai pas les moyens pour un château, même si c’est un petit château), Champs-Elysées (je laisse ça au président), Gare de Lyon (c’est donc là où je suis), mais point de Marais.
J’allai au guichet acheter un ticket et poser quelques questions. C’est un garçon charmant qui me conseilla de prendre une carte orange plutôt que des tickets, que ce sera plus économique pour moi et comme je ne roulais pas sur l’or… A la question sur le Marais il me dit de descendre à Hôtel de Ville, sur la ligne 1. Il me fit un grand sourire et me souhaita un bon séjour.
Me voici donc à Hôtel de Ville devant un plan de quartier. J’avais un vague souvenir d’un nom de rue, de L’abbaye ? De l’église ? De la cathédrale ? Du monastère ? Voilà, c’est celle là. Rue du Temple. C’est là que je vais aller. Ma joie fut de courte durée lorsque j’en vis une autre qui correspond aussi à mes souvenirs, la rue Vieille du Temple. Allons bon, voila qu’il y en avait deux maintenant. “J’ai 18 ans, je ne vais tout de même pas choisir la vieille”, me dis-je. Me voila donc en direction de la neuve. Les deux ne sont pas très éloignées de toute façon, je pourrai facilement me rendre de l’une à l’autre.
Beaucoup de beaux garçons, certains se tenant par la main, d’autres s’embrassant. Si ce n’est pas le paradis c’en est pas très loin. Je me décide à suivre le flux et je quitte la rue du Temple par une rue transversale. Voila qu’ici où là apparaissent des drapeaux arc-en-ciel que je n’avais jamais vu mais que je connais si bien. J’ose pénétrer dans un « temple de la débauche », comme l’aurait appelé mon père, mais qui n’est en définitive qu’un bar où ma liberté d’être ce que je suis est respectée.
Au comptoir, alors que j’attendais une bière, une superbe créature, certainement échappée du nirvana, me sourit. Il avait les yeux bleus qui allaient parfaitement bien avec ses boucles blondes. Il entama la conversation. Je fus immédiatement sous le charme. C’est aussi simple que cela, c’en était presque incroyable pour moi. Nous parlâmes de tout et de n’importe quoi pendant de longues minutes qui passèrent pour moi plus vite que des secondes. Quand je sortis mon portefeuille pour payer il se précipita pour arrêter mon geste et m’offrir ma boisson. Je commençais à devenir amoureux et cette sensation était fort agréable. Nous sortîmes dans la rue, il m’attira dans un coin reculé à l’ombre d’un porche et se jeta goulument sur mes lèvres. Je n’avais encore jamais embrassé personne et je ne connaissais pas cette sensation merveilleuse. Je suis surpris lorsque sa langue tenta de pénétrer ma bouche mais rapidement j’y répondis en desserrant mes dents. Nous mélangions nos fluides. L’effet fut spontané dans mon entre jambes et mon sexe se tendit comme une pierre. Ses mains ne restèrent pas inactives et commencèrent à me caresser et me peloter de partout. Mes fesses, mon ventre, mes bras, ma poitrine, mon sexe, tout y passa. Je ne m’attendais pas à ceci aussi vite et je ne pus me contenir. Je mouillai dans mon slip.
J’étais au paradis. Le matin encore j’étais puceau dans un village de Bourgogne. Le soir j’étais au paradis. Ce que j’ignorais c’est à quel point le paradis peut être proche de l’enfer. Je l’appris rapidement. Le garçon dont je ne connaissais même pas le prénom mais que j’aimais déjà au delà de tout se détacha de moi. Il me fit un sourire et s’éloigna rapidement en murmurant des mots que, dans l’extase qui m’habitait, je ne compris pas. Je ne réalisai que trop tard qu’il m’abandonnait comme une chaussette sale et qu’il n’était pas le prince charmant que dans ma naïveté j’avais imaginé. Première déception d’amour propre mais je croyais encore que ce qu’il m’avait fait découvrir compensait largement cette déception. L’enfer me laissait encore quelques instants de répit.
Une fois remis de mes émotions je m’aperçus que j’avais terriblement faim. Je n’avais pas mangé depuis mon petit déjeuner. J’avisais donc un fast-food que j’avais croisé en venant et m’installai dans la queue pour commander un sandwich. Ce n’était pas le genre de nourriture que j’avais l’habitude d’ingurgiter mais ça irait très bien. Après tout ma nouvelle vie se devait de découvrir un nouveau mode d’alimentation.
C’est alors que le ciel me tomba sur la tête. Mon portefeuille avait disparu. Avec lui, tout mon argent, mes papiers, ma carte orange ainsi que le ticket de la consigne de la gare. Il était dix heures du soir et je n’avais plus rien. Rien que ce que je portais sur moi et une immense envie de pleurer.
Le ventre vide j’ai erré une partie de la nuit dans les rues de Paris puis j’ai cherché un coin sombre sur les quais de la Seine et j’ai tenté de dormir un peu. Le matin suivant je me suis rendu gare de Lyon pour tenter de récupérer mes affaires. J’ai été découragé par l’alignement des casiers tous identiques, comment retrouver celui qui contenait toute ma richesse ? Le préposé ne voulut rien savoir, il fallait que j’aille déposer plainte au commissariat et alors, avec la présence d’un officier de police, il pourrait tenter de me rendre mes affaires. Devant le commissariat j’ai hésité, dans ma situation je ne voulais pas avoir à faire avec la police.
Alors j’ai fait la manche. J’ai demandé de l’argent sans regarder ceux à qui je le demandais. La honte m’a accablé, ma descente aux enfers ne faisait que commencer et elle était loin d’être finie. Avec la petite somme que j’ai pu amasser j’ai acheté un paquet de jambon blanc et une baguette à la supérette du coin et je peux témoigner du bien que ça fit lorsque ça s’est retrouvé dans un estomac vide depuis plus d’un jour.
Avec le ventre plein, mes forces et mon moral sont revenus, on ne se laisse pas abattre si facilement à 18 ans. J’utilisai une petite pièce pour passer un coup de fil chez moi. C’est mon père qui décrocha. Je raccrochai. Que pourrais-je lui dire ? Il était hors de question que je lui mendie quoi que ce soit. J’avais espéré que ma mère aurait répondu mais c’était raté. Je pris la décision de couper définitivement les ponts et de me démerder par moi-même.
***
Je me rendis au le commissariat pour faire ma déposition. Ils m’aideront à récupérer mes affaires. Je dois détailler le contenu du casier avant son ouverture, ce qui me semble logique. Lorsqu’ils veulent appeler ma famille, je les en empêche.
Mon sac sur le dos, je pars à l’assaut des bars et des boutiques pour demander un boulot. Je vais bien vite déchanter, personne ne veut de moi.
Je passais deux jours à errer et à faire la manche pour manger. Je dormais sous un carton sur les quais et j’allais de porte en porte quémander un travail, mes chances diminuant au rythme de l’augmentation de ma mauvaise odeur.
Le soir, découragé, j’étais prostré, prêt à lâcher les vannes de mes larmes, lorsqu’un monsieur s’assit prés de moi. Il s’enquit de moi. De ce qu’il m’arrivait, de si je n’avais pas un chez moi, de mon âge, de mes parents. Je le regardai et, lorsqu’il m’annonça qu’il avait 39 ans, je me fis la remarque qu’il devrait dire des mensonges moins gros. Son parfum agréable parvenait à percer ma carapace de puanteur. Il me proposa un lit pour dormir et un bain pour me laver. Rien n’est gratuit dans la vie. Malgré ma jeunesse et ma naïveté je savais cela. Il n’était pas moche mais il était loin d’être beau, il semblait gentil, attentionné et inoffensif, mais je pensais déjà la même chose de celui qui m’avait détroussé, et puis, avais-je vraiment le choix ? En plus, je n’avais plus rien qu’on puisse me voler à part mes vêtements sales et un sac à dos où il n’y avait rien de valeur.
Dans l’ascenseur qui nous amena chez lui, comme pour bien me faire comprendre le prix qu’allait me couter ma nuit, il commença à me peloter et à m’embrasser goulument. Ce n’était pas désagréable même si j’aurais préféré prendre un bain avant, je le laissai faire. Mon érection fut instantanée. Sa main s’insinua dans ma braguette et en sortit mon sexe. Une odeur de poissonnerie abandonnée se répandit dans la cabine. Ça n’avait pas l’air de le gêner car il s’accroupit et huma mon gland avant de le gober. Ma première pipe, je n’en connaissais pas les sensations et je manquai exploser dans sa bouche sans crier gare. Mais l’ascension s’arrêta enfin.
Arrivés chez lui il souhaita que je ne me lave pas avant le lendemain matin car il aimait mon odeur, disait-il. A l’inverse de moi, qui n’avais pas pris de douche depuis 4 jours, lui était heureusement parfaitement propre et soigné. J’en remerciai le ciel, bien que le ciel n’y soit pour rien.
Je pratiquai ma première fellation. La sensation d’avoir un membre palpitant à lécher et sucer comme un sucre d’orge est extraordinaire. Allongés nus sur son lit, je m’occupai de son vit pendant de longues minutes que j’aurai aimé multiplier à l’infini alors qu’il voulait déjà me faire connaître d’autres impressions. Il souhaita « me bouffer le cul » comme il disait. J’étais mal à l’aise, j’avais des scrupules quand à mon hygiène intime. Je résistai un petit moment mais il menaçait de me renvoyer sous mon carton, ça fut sa seule démonstration de force. Il s’allongea sur le dos et me demanda de m’accroupir sur son visage. Avec une main il me prit les bourses, avec l’autre le sexe et il m’attira vers lui. Sa langue sur ma rosette me fit l’effet d’une bombe. Je n’imaginais pas qu’on puisse avoir de telles sensations. Conjuguée à ses mains sur mes parties, sa langue me propulsa au-delà du septième ciel et libéra la semence accumulée en un geyser monumental. Avais-je atteint le plafond ? Ce n’est pas impossible ! Je poussai un râle qui dut réveiller tout le voisinage, mon corps fut pris de soubresauts incontrôlables et je m’effondrai. Il faudra tout de même que j’apprenne à me contrôler si je ne veux pas passer pour un éjaculateur précoce.
Lui se terminera à la main. Il jouira sur mon visage puis étalera sa semence avant de m’embrasser une dernière fois et s’endormir après m’avoir pris dans ses bras.
***
Je sortis de mon second bain de la matinée. L’eau du premier s’est métamorphosée en un bouillon bien peu ragoûtant. Monsieur Claude, puisque tel était son prénom, m’avait préparé un délicieux petit déjeuner qu’il m’avait apporté à la baignoire. Il n’y manquait rien, tartines, confiture, céréales, lait chocolaté, salade de fruits, café, jambon et fromage. J’y ai péché ce qui me faisait envie, je n’avais jamais encore été traité de la sorte.
Un peu plus tôt je m’étais réveillé en sursaut lorsqu’un doigt humide avait fouillé mon fondement. Monsieur Claude, dans toute sa splendeur, avait déjà revêtu un préservatif et se préparait à me souhaiter un drôle de bonjour. Dans ma torpeur je laissais faire, sa caresse était très agréable. Il tournait et retournait autour du pot puis enfonçait délicatement une phalange ou un doigt entier. Puis il reprenait ses rotations et me pénétrait à nouveau. Rapidement un second doigt vint accompagner le premier. Quand il me crut suffisamment préparé, d’un mouvement leste, il me chevaucha, pesa de tout son poids. Je sentis son sexe à la porte de mon temple. Il frappa trois coups puis, comme la porte ne s’ouvrait pas, l’enfonça. Une douleur vive me fit pousser un cri et je tentai de me soustraire à son membre qui progressait impitoyablement en moi jusqu’à la garde. Une fois entièrement planté en moi il cessa tout mouvement et attendit que ma douleur disparaisse. Effectivement elle disparut. Ses mouvements, qui reprirent, la transformèrent bientôt en plaisir, une sensation que je redoutais à tord ; j’étais comblé, au propre comme au figuré. Lui avait de l’expérience, il n’était pas éjaculateur précoce comme moi. Il s’activa ainsi entre mes fesses, me mordillant le cou, me titillant les tétons ou me claquant les fesses, pendant de longues minutes qui me firent gémir puis crier lorsque mon sexe, masturbé bien malgré moi par le frottement sur les draps, lâcha sa semence.
Proprement habillé, lavé et rasé je demandai à Monsieur Claude s’il pouvait m’héberger quelques jours. Il connaissait ma situation, je la lui avais narrée la veille, mais il ne voulut pas, me disant que ce n’est pas possible. Il me tendit un billet de deux cent euros et son numéro de téléphone griffonné sur un petit papier, il me dit qu’il aurait certainement du travail pour moi, qu’il connaissait des messieurs qui recherchaient des gentils garçons comme moi et que si je étais consentant et disponible je pourrais gagner beaucoup d’argent. Il me dit de bien réfléchir à sa proposition et de le rappeler si, et uniquement si, j’étais intéressé.
Je n’étais pas très chaud pour cette solution. Désormais que j’avais de quoi me retourner j’allais reprendre ma vie en mains et me trouver un travail honnête. Ma première priorité fut donc de trouver une chambre où loger. Le prix des hôtels étant inabordable dans le centre, j’allai chercher un peu plus loin. Dans une grande ville comme Paris, le tarif baisse proportionnellement à l’allure de l’établissement. Je finis par trouver un hôtel miteux au fin fond du dix-huitième arrondissement qui ne me prit que 25 euros par nuit. Il fallait payer d’avance pour une chambre sans douche ni toilettes, ceci étant sur le palier, avec un lavabo, un lit défoncé et une armoire délabrée. Je payai 4 nuits d’avance au tenancier qui aurait pu être de la famille Thénardier, en pire. J’avais ainsi de quoi voir venir et ça me laissait le temps de rechercher un emploi.
Confiant dans l’avenir, je me sentais plein d’entrain. Je m’offris même un couscous dans un boui-boui proche de l’hôtel. Je ne connaissais que celui qu’avait préparé ma mère à quelques occasions et qui provenait de conserves vantées par une publicité bien trompeuse à la télévision, prétendant que c’était comme là-bas. N’ayant jamais été “là-bas”, j’avais pensé alors que c’était vraiment ça un couscous. Celui-ci n’avait rien à voir, même l’aspect était tout autre. Il était excellent. Je m’en gavai et réclamai même un supplément de semoule.
Mon maigre pécule était bien entamé désormais, mais rassasié et presque heureux, je partis à la recherche de l’emploi qui m’ouvrirait les portes de l’avenir. A l’ANPE je déchantai vite, on n’avait rien pour moi. On me demanda ce que je savais faire, mais je ne savais rien faire. La dame derrière son bureau me demande si on n’apprenait rien au lycée. Ben non, on n’apprend rien, si elle y était allée elle le saurait. Je venais juste de réussir mon bac littéraire et que pouvait-on faire avec ça comme bagage ? Je parlais trois langues dont le latin mais elles ne pouvaient même pas me servir à coller des timbres maintenant que les timbres étaient autocollants. Vu mon jeune âge je n’avais droit à rien, comme si on ne pouvait être à la fois jeune et pauvre.
Je fis donc du porte à porte. Je visitai les bars, les restaurants, les vendeurs de vêtements, de chaussures, même les sex-shops, personne n’avait besoin de moi, tous étaient déjà au complet ou ne faisaient pas confiance en un jeune qui ne savait rien faire. Après plusieurs heures, sans me décourager, j’interrompis mes rechercher : je recommencerai demain.
Ce soir j’avais envie de connaître un lieu de drague pour voir comment ça se passait. Dans un petit guide que j’avais glané dans un bar je repérai un lieu pas trop loin de mon hôtel, sur les quais du canal Saint-Martin. D’un coté du canal il y avait un bar qui attirait beaucoup de monde, ça ne pouvait pas être là. En face c’était désert. J’aperçus bien quelques requins fripés et deux ou trois fossiles mais ils ne pouvaient tout de même pas être ici pour draguer. J’avais du choisir un mauvais jour ou une mauvaise heure pour venir, tant pis, ce n’était que partie remise.
***
Ça faisait deux jours que je tournais en rond sans que personne ne m’offre un emploi. Il n’était plus question de manger des couscous aujourd’hui, je me contentai d’une tranche de jambon blanc à l’intérieur d’une baguette. Ce soir c’est la dernière nuit payée à l’hôtel et la mine du tenancier ne m’engageait pas à lui demander des faveurs. Si j’en croyais mon expérience, il me faudrait trois jours à faire la manche pour payer une seule nuit d’hôtel. Et j’avais pu constater que certains sont dans une situation bien pire, telle cette vieille femme coiffée d’un fichu qui doit s’appuyer sur une béquille pour tendre la main et avancer par de tout petit pas dans les couloirs du métro, à moins que ce ne soit qu’une comédie, alors elle était très bonne comédienne et je ne serais jamais de taille à rivaliser.
Je me souvins de Monsieur Claude dont le numéro de téléphone figurait sur un petit papier dans ma poche. Je me résolus à l’appeler enfin avec le mobile prépayé que j’avais eu la prudence d’acheter avant d’être à sec. Il voulait bien me « prêter » de l’argent, et il insista sur ce mot, qu’il avait du travail pour moi, qui n’est pas vraiment un travail, et que je pouvais gagner beaucoup d’argent. Qu’il connaissait beaucoup de messieurs qui étaient prêts à payer et qu’il pouvait me mettre en contact avec eux.
Son travail ne me paraissait pas très moral. Je sentais bien quelque part que ça s’apparentait à de la prostitution et quelque chose en moi disait que c’était mal, c’était péché. Même si j’essayais de me détacher de cette vieille morale chrétienne, et bien souvent crétine, tout mon être résistait. Puis je me souvins de mon père, qui ne ratait aucune messe dominicale et ne négligeait pas de se confesser régulièrement. Il m’avait donné un bon exemple de cette « morale chrétienne » en me jetant à la rue parce que je ne correspondais pas à ce qu’il attendait de moi. Ce souvenir enclencha en moi une transformation radicale. Après tout, si Dieu existe, alors peut-il être à ce point injuste au point de condamner pour l’éternité un homme aux enfers pour des fautes commises lors d’une vie si courte et si pénible ? Il serait alors bien rancunier. Mais S’il est Dieu, il ne peut pas être rancunier puisqu’il est parfait. C’est donc que le Dieu de la Bible, celui là même que brandissent nos curés et qui est si cruel envers ses créatures, n’est pas le vrai Dieu. S’il existe alors il est bon, compatissant, et s’il est bon alors il ne peut que pardonner les fautes de ceux qu’il condamne à fauter. Et puis s’il est bon et tout puissant alors il pourrait faire en sorte que ses créations ne soient pas dans l’obligation de fauter. Et encore s’il m’a fait attiré par les hommes, alors n’est-ce pas aller contre sa volonté que de combattre mon attirance comme le voudrait la morale chrétienne ? Serais-ce donc le « mal » qui est représenté par cette morale et qu’alors tout ce qui lui serait contraire serait le « bien » ? Je simplifiais le monde à outrance, je savais bien malgré moi que rien n’est blanc, rien n’est noir et que tout est gris mais une morale qui fait autant de mal et de dégâts ne peut pas être bonne. Il ne me fallu pas quinze minutes pour que s’opéra en moi ce chamboulement.
Je sortis à nouveau mon téléphone, Monsieur Claude était en haut de la liste, deux appuis suffirent pour que je le rappelle.
***
J’avais déjà vu quelque part l’homme à qui je venais d’ouvrir la porte mais je ne me souvenais pas où. Oui, voila, sur un plateau de télévision. Il y a quelques mois il paradait sous prétexte qu’il avait été réélu député au premier tour. L’homme disparut dans le salon qui prolongeait l’entrée monumentale ce cet appartement du XVI ème arrondissement de Paris. On aurait pu construire quatre chambres de la taille de celle que j’occupais dans mon hôtel dans cette seule entrée. Les autres pièces que j’avais pu visiter étaient en proportion : la cuisine rivalisant avec l’entrée ; le salon aussi grand qu’un terrain de football (ou presque) ; la salle de bain avec une baignoire, que dis-je, une piscine gigantesque.
Un peu plus tôt, Monsieur Claude me dit qu’il avait tout spécialement choisi pour moi une prestation facile. Je devais servir à table pour un dîner avec huit convives. Je ne devais pas poser de question et faire tout ce qu’on me dirait de faire sans rechigner. Qu’on ne me ferait aucun mal ni aucune violence. Je serai payé 500 euros en liquide pour ma prestation. Sur cela je reverserai 150 euros à Monsieur Claude sans rien dire à personne, le reste serait pour moi.
J’arrivai chez ce monsieur à l’heure convenue. Ce fut le majordome qui m’accueillit. Il me conduisit à travers l’appartement pour m’indiquer ce que j’aurais à faire et où je devrais le faire, me mena dans une petite salle de bains destinée aux domestiques néanmoins munie de tout ce dont je pouvais avoir besoin. Il me dit de me laver, me raser soigneusement me donna la tenue que j’aurais à porter pendant le service puis me laissa seul. Je pris grand soin de moi. Je me parfumai, pas trop comme recommandé. Puis j’enfilai la tenue qu’on m’avait fournie. C’était une panoplie de soubrette, coiffe bretonne ou alsacienne (je n’y connaissais rien en coiffe) comprise, dans un excellent tissu. Ça m’amusait beaucoup, moi qui ne m’était jamais travesti et qui n’y avait même jamais pensé. Je trouvai tout de même la longueur de la jupe un peu courte. Le majordome enfin contrôla mon apparence. Il réajusta la taille, j’avais placé la jupe un peu trop bas. Il me souleva le jupon et m’ordonna d’ôter mon slip.
Les invités étaient désormais tous arrivés. Il n’y avait que des hommes. Certains me flattèrent la croupe en passant près de moi. Un tel laissa tomber son mouchoir et me fit comprendre que je devais le ramasser. Le majordome vint me corriger. Je ne devais pas plier les genoux pour ramasser un objet mais me pencher en avant et en tournant le dos aux convives. Le cuisinier me donna un plateau de flûtes de champagne à servir aux invités pour l’apéritif. Alors que je tendais les coupes à un petit groupe une main que je ne vis pas approcher, masquée par le plateau, effleura mes couilles. La surprise me fit sursauter au risque de me faire lâcher ce que je tenais et déclencha quelques rires. D’autres, encouragés, imitèrent cette première caresse. Lorsque de retour à la cuisine je pus vérifier mon état je constatai que mon érection soulevait totalement la jupette et se trouvait ainsi exposée aux regards de tous.
Je servirai ensuite les amuses gueules, puis les différents plats du repas que j’aurai droit à déguster à la cuisine en compagnie du majordome et du cuistot. Pendant le repas, le député me titillait la rondelle à chaque fois que je servais son voisin. A un moment que le voisin prit son temps pour se servir, le député força mes sphincters après avoir enduit son index de beurre ; je résistai mais il l’introduit sur toute la longueur, le tourna et retourna dans mon fondement. Je rougis lors qu’il montra son index poisseux d’excréments à l’assemblée en disant :
– ce jeune homme a négligé de laver certains endroits de son anatomie.
Puis, sous l’hilarité générale et en me regardant fixement, il se glissa le doigt dans la bouche, le ressortit et le tendit fièrement bien propre comme pour faire admirer son acte.
Les conversations, que je percevais par bribes, tournaient autour de tous les sujets. Les voila en train de parler du Caravage, puis l’instant d’après de tel peintre qui n’a pas encore percé et qui est « fabuleux ». Un autre parla des tableaux d’un tel qui sont si beaux « vus de loin ». De très loin, rajouta un autre dans un éclat de rire. Puis ce fut au tour de la politique d’entrer en scène, puis le dernier scandale de la princesse qui était à la une de tous les journaux. A un moment, les voici qui faisaient des enchères sur je ne sais quoi. Mais en apportant le café je ne tardai pas à l’apprendre. Je devais me masturber et eux m’encourageaient. J’avais du mal à bander devant tout ce beau monde qui m’observait. Je m’appliquai à m’astiquer car je devais jouir dans la tasse de l’heureux qui avait remporté l’enchère. A la différence des autres, celui-ci boira un café au lait.
***
En sonnant chez Monsieur Claude pour lui payer son dû je croisai un garçon qui en sortait, assez semblable à moi, très mignon, tenant un petit papier où il me sembla reconnaître une adresse. Je compris que je n’étais pas le seul protégé de ce monsieur, combien étions-nous à faire ce travail ? Je n’étais plus étonné du train de vie qu’il menait ; je me demandai si tout ceci est bien légal et quel était le danger auquel je m’exposais ?
Je lui dis que j’étais disponible pour d’autres séances de ce style : bien payées et sans réelles difficultés.
– Toutes ne sont pas aussi faciles, me répondit-il.
Ça allait des plus simples, du style escort-boy jusqu’au plus délicates. La rémunération dépendait évidement de la mission. De 150 euros jusqu’à 5000 euros et même parfois, très rarement, au delà. Il avait toute sorte de clients et pourrait me trouver une mission assez rapidement dès que je le souhaiterai. Si j’étais courageux et honnête avec lui je pouvais gagner beaucoup d’argent.
Je décidai de changer d’hôtel. Sans pour autant aller dans un palace, je choisis quelque chose de beaucoup plus proche du centre de Paris et d’infiniment plus propre. J’avais désormais, grand luxe, une salle de bains dans ma chambre. Évidement le prix n’était pas le même mais j’étais décidé à faire une nouvelle mission dès que le besoin s’en ferait sentir. Je pouvais à nouveau m’offrir un couscous mais je préférai tenter un autre type de gastronomie. J’optai pour un restaurant chinois qui offrait un buffet à volonté et je me gavai d’une nourriture exotique que je ne connaissais pas. Tout à coup la vie me paraissait très facile. Pourquoi s’embarrasser de difficultés ? Qu’il était bon d’être insouciant.
***
Un soir j’allai traîner dans le marais avec une chemisette mauve à col blanc que je venais d’acheter. Je l’avais trouvé superbe sur l’étalage mais je m’aperçus qu’elle était plutôt de mauvais goût lorsque je me comparais aux autres garçons autour de moi. Qu’importe, j’étais jeune, beau et je sentais qu’on me remarquait alors qu’il y a peu j’étais l’homme invisible qui tentait de se rendre plus invisible encore. Quelqu’un m’offrit une bière, ça sera plutôt un soda. Il avait la trentaine, se prénommait Alexis, une barbe et un crâne mal rasés qui lui donnaient un sex-appeal ravageur. Ses yeux étaient d’un bleu profond, profond comme sa voix grave. J’admirai ses bras poilus en imaginant ce que cachait le débardeur sous lequel deux tétons durs pointaient. Je voulais le lui retirer tout de suite, là, devant tout le monde. Je voulais passez ma main sur son crâne et sentir la rugosité de ses cheveux. J’ai sentis celle de sa barbe lorsqu’il approcha ses lèvres et que je ne refusai pas son baiser. Il me murmura à l’oreille :
– on va chez moi ?
Notre déshabillage et les préliminaires furent vite expédiés et on se retrouva nus dans son lit à s’embrasser avec passion frottant chacun notre érection sur le pubis de l’autre. Je désirais lui rendre la caresse que j’avais découverte quelques jours plus tôt alors je lui demandai de s’accroupir au dessus de mon visage. Son entrejambes était moite, rasé de près, légèrement piquant et fleurait bon le propre, je l’attirai à moi et j’entrepris de lécher consciencieusement cette partie de son anatomie, mes mains caressant ses bourses et son sexe. Lui ne resta pas inactif et branlait mon membre délicatement. Il se dégagea et dans un mouvement rapide se recula et présenta son gland à ma bouche. Il avait un membre de taille impressionnante pour moi qui, il y a peu de temps, n’avait vu que le mien, pas très gros mais bien long, au moins dix neuf centimètres à vue de nez (mon nez touchait presque son gland), certainement plus. J’étais toujours sur le dos, j’ouvris les lèvres sur ce fruit avec gourmandise. Il s’enfonça lentement mais impitoyablement dans ma bouche. Il saisit ma verge avec ses lèvres et s’appliqua à me prodiguer le même plaisir. Le voici qui me remplissait tout le palais et il continuait sa progression. De mes mains je tentai de le repousser un peu ; sans lâcher mon vit, il se saisit de mes poignets et les immobilisa le long de mon corps. La progression de son membre reprit. Il fut bientôt au fond de ma gorge, j’essayai de me dégager en tournant la tête alors il resserra ses cuisses pour m’en empêcher. Il pénétra ma gorge, il allait me faire vomir s’il ne se retirait pas. Je ne pouvais plus respirer, je commençai à paniquer alors qu’il continuait jusqu’à ce que mon nez soit écrasé par ses couilles, mon menton par son pubis. En même temps j’étais terriblement excité. Ainsi, m’empalant par la bouche dans toute la longueur et m’asphyxiant, m’écrasant le visage de tout son poids et me privant de mouvements, il reprit sa succion sur ma bite et j’explosai aussitôt dans une immense jouissance dans sa bouche. Un orgasme d’une force et d’une intensité qui dépassa tout ce que j’étais capable d’imaginer. Je découvris ainsi un nouveau versant de ma personnalité qui m’excitait bien plus qu’il m’effrayait. Je me fis la réflexion qu’il faudra vraiment que je fasse quelque chose pour lutter contre ma précocité.
Alexis jouira entre mes fesses. J’étais aux anges, lové contre son corps, savourant ce moment paradisiaque, me réchauffant à la chaleur de sa peau, prêt à sombrer, entre les bras d’Alexis, dans ceux de Morphée, lorsqu’il me dit de rentrer chez moi. Douche froide. Je lui demandai si on pourrait se revoir et il me répondit par la négative. Douche glacée. Je n’étais qu’un plan cul de plus pour lui, rien d’autre.
***
Je retournai voir Monsieur Claude. Mes finances s’épuisaient. Il m’indiqua l’adresse de mon prochain distributeur de billets.
Nous étions une dizaine à attendre dans l’entrée de cette suite du Georges V. Tous plus beaux les uns que les autres. La compétition serait rude. J’avais un doute sur l’âge d’un tel qui me paraissait loin d’être majeur. Tel autre était un superbe noir. A coté il y avait un maghrébin non moins superbe. Là-bas un asiatique, probablement thaïlandais mais je n’en étais pas sur. Celui-là devait être suédois ou norvégien, blond aux yeux bleus, superbe descendant des Viking. Il y avait de tout, pour tous les goûts, mais tous plus superbes les uns que les autres.
Monsieur Claude m’avait avisé que ce richissime japonais, une des premières fortunes du pays, avait choisi, deux ans plus tôt, un des ses protégés en tant que « secrétaire particulier ». Il l’avait suivi dans tous ses déplacements mais le japonais s’en était finalement lassé au bout d’un an. Avec la libéralité du milliardaire l’ex-secrétaire avait pu s’acheter un duplex sur l’île Saint Louis avec vue sur Notre Dame, et était à la recherche, ou faisait semblant de l’être, d’un local où monter une discothèque ; il vivait surtout en dilettante.
Le japonais passait trois jours à Paris et il voulait son petit harem personnel. Il allait choisir, parmi ceux qu’on lui présentait, ceux qu’il garderait et ceux qu’il jetterait. Les élus n’auraient pas à se plaindre de la générosité de cet homme, les autres n’auraient que leurs yeux pour pleurer. Monsieur Claude m’avait conseillé de particulièrement bien soigner ma tenue et de ne pas trop stresser. Pourtant je stressais. Bien que je sois sûr de ma beauté en temps normal, devant de tels apollons j’avais des doutes.
Le milliardaire, accompagné d’une foule de japonais, était devant nous, il baragouina quelques mots à une autre personne, celle-ci vint passer en revue, à la recherche du moindre défaut, notre dentition et sentir notre haleine. Nous passâmes tous victorieusement cette première épreuve. Les conversations firent rage, elles nous étaient incompréhensibles. Puis un interprète nous ordonna d’ouvrir nos braguettes et de sortir tout le matériel. Je fus surpris, je ne m’attendais pas à une telle demande. Les autres aussi semblaient surpris mais certains, sans pudeur, commencèrent à s’exécuter. Alors tous, moi y compris, suivîmes l’exemple. L’instant d’après nous étions penauds, nos sexes à la vue de tous. Cette fois l’inspection fut faite par le milliardaire lui même. Il passa entre les rangs pour soupeser, flatter et caresser toutes ces merveilles. Il avait bien raison de ne pas avoir délégué cette mission. Il y prenait visiblement du plaisir. Qui n’en prendrait pas ? Si j’avais été à sa place mais je ne suis pas sûr que je me serai contenté d’une courte manipulation.
L’interprète traduisit le nouvel ordre du milliardaire. Celui-ci voulait nous voir en érection, nous devions donc nous y employer. Ce fut pourtant très difficile de nous concentrer sur nos masturbades en public alors que tant de personnes se rinçaient les yeux à nos dépends. Ma bite resta flasque et mon stress augmenta, pourtant je savais que plus mon stress augmenterait plus j’aurai de mal à bander. C’était un cercle vicieux. Je n’étais pas seul dans ce cas. Je fermai les yeux et j’essayai de penser à autre chose, penser que j’étais seul avec un de mes voisins et que je lui taillais la meilleure pipe de sa vie. Ça réussit, voila un début d’érection. Mais j’ouvris malheureusement les yeux et j’en vis pleins d’autres, bridés, qui m’observaient et mon érection retomba aussitôt. Au bout de cinq interminables minutes le constat fut là, je ne bandais pas. Avec trois autres dont le membre était resté flaccide, et deux dont la taille, trop petite, ne convenait pas à l’intéressé, je fus éliminé.
En sortant un jeune secrétaire, tout aussi beau que nous, nous donna un billet de 50 euros en compensation. En retirant les 30 pour cent que je devais à Monsieur Claude il ne me restait à peine de quoi payer ma nuit d’hôtel. Demain j’espérai qu’il me trouverait une nouvelle mission et que je n’échouerai pas.
Dépité, je me consolai en me disant que ce japonais avait beau être très riche il était vieux et fort laid, et je plaignis hypocritement ceux qui seraient choisis. Ça ne m’empêcha pas d’avoir la rage et d’être contrarié de n’avoir pas gagné plus d’argent ce soir.
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Je décidai de me passer des bons services de Monsieur Claude et de tenter par moi-même d’augmenter mon capital. Je remontai donc les Champs-Élysées jusqu’à l’Etoile et là je pris la ligne 2 du métro jusqu’à Porte Dauphine. J’avais ouï dire que c’était le lieu de prostitution masculine de Paris, j’espérais seulement que mes clients seraient des hommes.
Tout au bout de cette immense Avenue Foch, je vis quelques silhouettes dans le noir. Quelque uns marchaient, d’autres étaient appuyés sur une barrière en bois. L’ambiance n’était pas rassurante. Alors que j’observais tout ça une voiture s’arrêta à mon niveau vitre baissée, c’était une vulgaire Renault de gamme moyenne, ni neuve ni propre. Un homme que, caché dans l’ombre, je ne pus voir me demanda :
– combien ?
Ça allait un peu vite, je ne connaissais pas les us et les coutumes, pas mieux pour les tarifs, je pensais trouver quelqu’un pour me renseigner avant.
Je lui demandai :
– heu, vous voulez quoi ?
Ma question était idiote, je savais ce qu’il voulait, il voulait m’enculer ou que je le suce. Il me dit :
– Tu fais quoi ?
– Je suce, c’est tout.
– Alors pourquoi tu demandes ? C’est combien la pipe ?
– Heu…
Il redémarra sans attendre ma réponse qui tardait. Je ne vis même pas son visage. Il continua le tour de la place et il s’arrêta devant une silhouette cent mètres plus loin. L’arrêt fut bref, la silhouette ouvrit la portière, entra dans la voiture et l’auto disparut. Il fallait que je prépare mes réponses. Je résolus de demander 50 euros pour une pipe, ça me semblait correct.
Ça faisait un bon moment que patientais mais plus personne ne venait vers moi. Je ne devais pas être placé au bon endroit. Toutes les voitures passaient au loin. Je changeai de place, peut être aurais-je plus de chance. En effet, une voiture s’arrêta à mon niveau et l’homme me dit :
– 50 euros pour que je te suce mais je veux que tu jouisses dans ma bouche.
Je fus à nouveau déconcerté, je croyais que j’allais faire alors qu’on voulait me faire. Après une courte hésitation, j’acceptai mais lorsque je vis le visage décharné d’un homme qui avait certainement assisté à la Révolution Française si ce n’est au couronnement de Ramsès II, j’eus un mouvement de recul. Je ne pouvais mettre ma bite dans cette bouche même si j’imaginais qu’il ne me blesserait pas avec ses dents, il ne devait plus en avoir. Je déclinai donc son offre en essayant d’être le plus correct possible. Il repartit résigné, il ne s’arrêta pas à un autre garçon.
Voila là-bas une autre voiture qui s’avançait. Le gars qui était à ma droite avait soudain disparu, j’en vis un autre qui détalait, alors je pris peur et je filai moi aussi me cacher derrière un buisson. Tout à coup la voiture accéléra puis pila dans un crissement de pneus effroyable devant un garçon, qui ne l’avait pas vu venir, sur le trottoir face au mien. Trois hommes en surgirent et poursuivirent le garçon qui se mit à courir en direction du bois.
– Barre-toi c’est les flics !
Cet avertissement me fut lancé par quelqu’un qui s’échappait passant près de moi. Je ne restai pas pour assister à la suite des évènements, je pris mes jambes à mon cou et je m’engouffrai dans le métro tout proche. Je n’allais pas revenir ici de si tôt. Second échec de la soirée, c’était un jour sans.
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J’avais le choix : slip (boxer en ce qui me concernait) ou nu. Je choisis boxer. Le tarif n’était évidement pas le même. J’avais réservé mon choix jusqu’au moment de rencontrer mon « employeur ». Je m’attendais à un vieux monsieur pervers et décrépi, j’eus plusieurs surprises. Tout d’abord ce n’était pas un mais deux messieurs. Ensuite ils étaient bien moins décrépis que ce à quoi je m’attendais, c’étaient des quinquagénaires qui s’entretenaient mais, même s’ils n’étaient pas laids, ils n’étaient pas à mon gout. Je préférai donc garder mon boxer.
Je commençai par la poussière avec un plumeau multicolore très « cage aux folles ». Le nombre de bibelots qui trônaient sur les meubles et consoles était impressionnant. Il ne fallait pas les casser, je m’exécutai avec toutes les précautions. Eux étaient restés en peignoirs de soie avec motifs floraux, rouge rosé pour le plus jeune, vert pour l’autre. Ils étaient assis dans le salon et faisaient semblant de lire une revue dont les pages ne tournaient jamais alors que je m’activais devant eux. Peut être que leur revue était écrite tellement petit qu’il fallait des heures pour en finir une page. En regardant bien, je remarquai que le plus jeune tenait sa revue à l’envers. Je m’abstins de lui faire la remarque.
La poussière du salon finie ils me dirent d’aller nettoyer la salle de bains. Je commençai par l’immense baignoire dans laquelle on aurait pu tenir tous les trois. Gants de caoutchouc aux mains, je m’accroupissais à l’intérieur pour la récurer lorsqu’un des messieurs fit son entrée. Il avait choisi ce moment pour se laver les dents. Durant tout le brossage il ne lâcha pas du regard mon reflet dans le miroir. Pendant ce temps l’autre arriva et s’approcha de la cuvette des toilettes qui voisinait la baignoire, souleva la lunette, défit la ceinture de son peignoir, en écarta bien les pans, prit sa bite flaccide en main et entreprit de pisser en me montrant ostensiblement tout son équipement. Il manqua à plusieurs reprises sa cible car ce n’était pas la cuvette qu’il surveillait mais moi dont le visage se trouvait à peine à quelques centimètres. J’avais tout loisir pour observer un sexe décalotté de belle taille qui me semblait augmenter de volume petit à petit, ainsi que la flaque qui s’agrandissait à coté de la cuvette. Pour s’égoutter, il secoua sa bite de droite à gauche, cherchant à m’atteindre au visage de ses dernières gouttes, il y réussit. Son ami ayant fini de se rincer la bouche se pencha, lui lécha la dernière goutte, puis il tira la chasse et sortit en m’ordonnant d’aller m’occuper de la cuisine. Je n’avais pas encore fini la baignoire mais j’échappais à l’épongeage de la flaque d’urine.
J’étais en train de nettoyer les assiettes malgré le lave-vaisselle lorsqu’ils en profitèrent pour venir se faire un café et se peloter pendant qu’il refroidissait. En peu de temps ils s’embrassèrent goulûment devant moi. Le plus jeune ouvrit le peignoir de l’autre, s’accroupit et prit son sexe en bouche. Il s’activa dessus dans un bruit de succion exagéré. Ils ne se privèrent pas de me provoquer par leur gémissement mais, imperturbable, je continuai le rinçage de la vaisselle.
Je retournai au salon passer l’aspirateur. Ils me suivirent et se débarrassent définitivement de leurs vêtements. Un s’allongea de dos sur le canapé, l’autre lui releva les jambes et enfoui sa tête à la recherche de la rondelle qu’il lécha voluptueusement. Il cracha dans la main, mouilla son membre, puis le présenta, palpitant, luisant de salive à l’entrée du cul impatient, de son ami. Je fis comme si de rien n’était et je continuai mon travail pendant qu’ils s’enculaient. Ils tentèrent tout pour me dérider mais ils ne me plaisaient pas suffisamment pour que je succombasse malgré que ma bite, qui n’était pas restée insensible, tentait de s’extraire de mon boxer et formait une auréole mouillée sur le devant. Eux avaient l’air d’apprécier de se donner ainsi en spectacle. Certains sont plus exhibitionnistes que d’autres.
Ils osèrent enfin m’inviter à les rejoindre, mais je ne le voulais pas, alors ils me proposèrent de me branler en les matant et j’aurai ainsi un pourboire. Je sortis ma bite et je m’astiquais devant eux. Ils ne la lâchaient pas des yeux tout en continuant à s’enfiler allègrement. J’étais tout de même excité par leur performance. Ils me demandèrent de prendre un verre à whisky sur le bar et de jouir dedans sans en perdre une goutte. Je ne tardai pas à jouir et je les prévins, ils me firent approcher pour mieux admirer mon jet. Mon éjaculation provoqua l’orgasme simultané des deux, un sur son propre ventre et l’autre dans le fondement du premier.
Je posai le verre dans lequel mon sperme faisait une flaque sur la table basse et je remontai mon boxer. Ils me promirent un pourboire supplémentaire si je faisais pipi dans le verre. Je tentai vainement de le faire devant eux, mais je ne pouvais pas, stressé par leurs regards insistants, je n’avais jamais fait pipi comme ça devant deux pairs d’yeux qui essayaient de ne pas en perdre une miette, plutôt une goutte dans ce cas précis. Ils comprirent mon embarras et me laissèrent me retourner, je réussis ainsi à remplir le verre. Au bruit de mon jet ils s’extasièrent. Je remarquai alors la grande glace devant moi qui leur dévoilait tout ce que je faisais mais peu importe, une fois que la source s’est mise à couler elle continua jusqu’au bout. Je me retournai même pour leur faciliter l’observation. Ils m’applaudirent. Ils se saisirent du verre, touillèrent le mélange avec une petite cuillère puis se firent passer le verre de l’un à l’autre pour le vider. Ils recommençaient à bander. Satisfaits de leur boisson tiède rafraîchissante, ils se montrèrent généreux avec moi puis me congédièrent. Ils avaient déjà une femme de ménage portugaise qui venait 3 fois par semaine et qui faisait déjà le nécessaire sauf que, malgré sa moustache, elle n’avait pas droit au pourboire spécial.
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Aujourd’hui je quittai mon hôtel et j’aménageai dans une chambre de bonne meublée qui ne me coûta que deux heures de ménage par semaine. Un ménage bien particulier par rapport à ce que j’avais à astiquer. Mon déménagement fut rapide vu que je n’avais qu’un sac. La chambre comportait un lit une place, une cabine de douche minuscule, un évier dans un coin avec un petit réchaud électrique à coté, un mini réfrigérateur, une commode, une petite table avec deux chaises et une lampe. En cette belle journée, une fenêtre sur le toit laissait entrer le soleil. Sur les murs deux magnifiques reproduction des nénuphars de Monet sous vitre. Les poutres étaient apparentes et disposaient de plusieurs anneaux sur lesquels je pourrai suspendre ce que je voudrai. Dans un coin un portique pour accrocher les vêtements. Les murs étaient de couleur crème unie. C’était désormais mon chez moi, le confort était spartiate mais j’en étais fier et heureux.
C’était Monsieur Claude qui m’avait obtenu cette faveur. Aucun bail n’avait été signé, je n’avais donc légalement aucun droit et si je ne payais pas mes deux heures par semaines je savais que je serai jeté manu militari à la rue. Je connaissais déjà les propriétaires puisque c’était le couple pour lesquels je m’étais occupé du ménage quelques jours de plus tôt. J’avais confiance en eux, ils n’avaient pas cherché à me toucher la première fois, il n’y avait pas de raison pour que ça change. Seul l’avenir me le dirait. Je ne pensais donc pas avoir de difficultés à payer mon loyer.
J’en profitai également pour ouvrir un compte en banque et, même si je ne disposais pas encore d’une carte bleue, j’aurai bientôt un chéquier. La somme dont je disposais étant assez maigre pour l’instant je n’allais pas faire de folies. J’avais tout de même acheté des pâtes, du beurre, de l’huile, du lait et quelques autres produits de première nécessité. Je m’aperçus assez vite que sans sel les pâtes n’étaient vraiment pas bonnes mais j’allais apprendre petit à petit. J’achetai donc le sel et le sucre que j’avais oublié également, le yoghourt me l’ayant rappelé, et aussi un peu de sauce tomate et du fromage râpé. Mon repas du soir fut un vrai régal. Monsieur Claude m’avait conseillé de prendre des forces car il m’envoyait vers une mission un peu spéciale. Il espérait que je serais à la hauteur. Il allait me donner tous les détails en me conduisant personnellement à mon futur employeur.
Au moment d’aller rejoindre Monsieur Claude, le stress de ce qui m’attendait me joua un tour au niveau de mes intestins et j’eus besoin de me soulager. C’est alors que je remarquai qu’il n’y a pas de quoi faire mes besoins dans la chambre. Je sortis dans le couloir et j’essayai les portes. Elles étaient toutes fermées, point de secours là non plus. Si mon besoin n’avait été que d’uriner je l’aurai fait dans l’évier mais c’était autre chose que je devais faire. Je trouvai dans la cabine de douche un pot de chambre, ça faisait au moins 15 ans que je n’avais pas utilisé ce genre d’ustensile mais nécessité faisant foi, je m’y remis. Je reportais au lendemain de demander à mes proprios où je pouvais le vider, pour ce soir je n’avais pas le temps. J’avais oublié d’acheter du papier hygiénique, décidément je n’avais pas l’habitude des courses, heureusement j’avais un paquet de kleenex dans la poche du pantalon. J’enfermai le pot dans la cabine de douche pour éviter les odeurs et je filai.
Monsieur Claude m’apprit que le rendez-vous de ce soir était reporté au lendemain, la personne chez qui on devait se rendre avait un empêchement. J’avais donc la soirée de libre. J’allai flâner sur les quais de Seine où Paris-plage venait d’ouvrir ses portes. Il y avait énormément de monde, on pouvait à peine avancer. Et aucun endroit où s’asseoir pour se reposer, tout était pris d’assaut. Je n’insistai et je partis vers des cieux plus cléments. Je quittai les quais et entrai dans les jardins des Tuileries. C’était infiniment plus calme ici. Un banc me tendait ses bras, je n’allais pas le snober. Je m’amusais des allées venues d’hommes d’âge divers. Il me semblait me souvenir qu’on draguait aussi par ici. Je remarquai un peu plus loin un bosquet dans lequel s’enfonçait un chemin et je vis pas mal d’individus y entrer et en sortir. Tout ceci émoustillait ma curiosité et je me décidai à aller y faire un tour.
En fait de bosquet c’était un petit labyrinthe de verdure, un lieu propice pour les rencontres. J’y pénétrai à mon tour tel le docteur Livingstone dans la jungle africaine, ne craignant pas les griffes d’un lion, pas plus la pine d’un violeur, l’espérant à vrai dire. Au détour d’un virage voici un jeune homme qui urine contre une haie, mais à mieux observer il était plutôt en train de se masturber, son membre turgescent, en jetant des regards de tous les côtés. Quand il m’aperçut, il me montra sa marchandise et me fait signe d’approcher. Il était plutôt bien foutu, mince, de taille moyenne, plutôt jeune. Il porta immédiatement sa main à mon paquet. Je bandais dur comme du bois. Je lui murmurai à l’oreille :
– On va chez toi ?
– J’habite trop loin, chez toi si tu veux.
Je me souvenais du trophée que j’avais laissé dans la cabine de douche alors je n’avais pas trop envie de lui faire visiter ma chambre. Je lui mentis en disant que j’habitais trop loin aussi. On se chercha un endroit plus abrité et il m’ouvrit la braguette. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire il fut à genoux pompant avec énergie mon membre qu’il branlait simultanément en cadence. Il allait me faire jouir trop vite, je jouissais toujours trop vite, je voulus l’arrêter et le faire se lever pour lui rendre la politesse mais il refusa et continua son travail sur ma bite. Il était champion en taillage de pipe, si cette catégorie existait dans le livre des records il y mériterait sa place et aux jeux Olympiques il décrocherait la médaille d’or. Il se contenta de décrocher mon orgasme et j’explosai dans sa bouche, il ne se retira pas et avala toute mon offrande. Je ne sais comment je tins debout car j’avais les jambes flageolantes et elles faillirent bien me lâcher.
Je voulus lui rendre la pareille mais il ne le voulut pas, il souhaitait continuer à draguer et sucer d’autres mecs. Il devait avoir très soif. Je le laissai donc et rentrai, exténué, dans ma chambre. Rangé devant l’évier, je retrouvai mon pot de chambre parfaitement vidé et propre, à la place de ce que j’y avais laissé je trouvai un billet de cinquante euros. Demain il faudra que j’éclaircisse ce mystère.
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Le matin suivant j’étais allé trouver mes propriétaires. Ils m’ont expliqué que le billet que j’avais trouvé hier c’était pour s’excuser de ne pas pouvoir m’offrir des toilettes convenables. Ils m’avaient conseillé d’utiliser le pot de chambre qu’ils se chargeraient de le vider régulièrement. Sur le coup ça m’a un peu embarrassé mais ils m’ont rassuré que ce n’était rien pour eux. Sous l’évier, ils m’ont indiqué où trouver le couvercle pour éviter les odeurs et les mouches. Ils me firent une recommandation qui me parut un peu étrange, celle d’éviter d’y jeter quoi que ce soit d’autre, y compris le papier hygiénique, prétendant que leur système de broyage était trop fragile pour ça.
Dans l’après midi, j’allai flâner dans le bois de Boulogne. Je descendis porte Dauphine, en plein jour cette fois. C’était parfaitement charmant. Au bout de cette avenue trône l’Arc de Triomphe. De l’autre coté le bois. J’arrivai puis je longeai un magnifique lac sur lequel des amoureux se bécotaient sur les canots loués à l’heure, puis je visitai des chemins plus petits qui s’enfonçaient entre les arbres et les buissons. J’aperçus de ci de là des préservatifs usagés, certains noués d’autres non. Je m’amusai à en ramasser avec l’aide d’une brindille pour admirer la flaque de sperme dans leur fond. On ne devait pas s’ennuyer ici, pas à cette heure, certainement quand il fait plus sombre. Je m’imaginais à genoux, une bite dans la bouche, des mains derrière ma nuque pour donner la cadence et j’en bandais. Je ne devais pas me masturber, malgré l’envie, car le soir j’avais une mission.
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En route vers la destination du soir, Monsieur Claude me ménageait la surprise. Nous arrivâmes devant une belle battisse entre les arbres après trois quart d’heure de route. Après avoir franchi le portail qui n’était pas fermé, nous contournâmes la maison afin de trouver une porte de service ouverte sur l’arrière. Nous entrâmes dans la cuisine. Monsieur Claude me fit revêtir une robe de nourrisse comme celles que j’avais vu quelque fois à la télé dans des téléfilms historiques se passant au XIXème siècle. C’était la deuxième fois de ma vie que je me retrouvais travesti. J’étais nu au dessous mais les amples jupons cachaient tout. Le premier était blanc, par-dessus la jupe était noire, mon bonnet noir également avec de la dentelle blanche sur les bords. Une fois équipé ainsi, Monsieur Claude me fit passer par le salon désert jusqu’à une chambre au fond d’un couloir. Et là quelle ne fut pas ma surprise. Au beau milieu de la pièce, sur un tapis, il y avait un gros bébé. Portant une barboteuse sous laquelle on devinait une énorme couche. Dans la bouche il a une tétine d’une taille impressionnante. Sur le torse un bavoir. J’avais devant les yeux ébahis un bébé poupon de cinquante ans et de cent cinquante kilos au bas mot, parfaitement équipé qui se mit tout à coup à pleurer.
Monsieur Claude m’indiqua le biberon dans lequel le liquide ne me parut pas être du lait, à l’odeur il me sembla plutôt que c’était … de la bière. Je le pris et je m’approchai du bébé que je fis asseoir sur les fesses, ne pouvant le prendre sur mes genoux au risque de mourir écrabouillé, et je lui tendis le biberon. Le voici qu’il buvait en tétant, je dus faire alors des efforts surhumains pour ne pas éclater de rire mais je ne pus empêcher un sourire de s’inscrire sur mon visage. Une fois fini, il se mit à pleurer de nouveau. Je ne savais pas quoi faire, le biberon était vide et je ne voyais rien d’autre à lui donner dans la pièce. J’implorai Monsieur Claude du regard.
– N’aurait-il pas sali sa couche ?
Je restai stupéfait. Heureusement, Monsieur Claude était là et il me dit quoi faire. J’ouvrai donc la barboteuse puis la couche. Effectivement elle est jaunasse et mouillée. Monsieur Claude fit les questions et les réponses.
– Que fait-on aux bébés de cet âge qui ne sont pas encore propres ? La fessée !
Je manquai m’étrangler de rire.
Me voici donc avec un bébé qui pourrait être mon père allongé sur le sol, le cul à l’air et moi qui lui rougissait les fesses sous la surveillance de Monsieur Claude. J’avisai un martinet sur la commode et m’en saisis, ça allait m’éviter de me faire mal aux mains. Le bébé fut ravi de mon initiative et il laissa échapper un soupir de satisfaction. Mes coups s’abattirent pendant plusieurs minutes jusqu’à ce que Monsieur Claude jugea que je n’y allais pas assez fort alors je redoublai de force. Au bout d’une dizaine de minutes je mis du talc sur ses fesses rougies et des couches propres. Alors que j’étais sur le point de la refermer il lâcha un nouveau jet de pipi qui mouilla le devant de la barboteuse. C’est sous les ordres de Monsieur Claude que je le punis de nouveau mais d’une façon plus méchante, en lui fessant les couilles. Là encore Monsieur Claude me dit d’y aller plus fort. L’homme banda dés les premiers coups. Il se contrôlait entre le besoin de se protéger les couilles de la douleur que je leur infligeais et l’excitation de la situation qui l’incitait à le laisser frapper. A plusieurs moments sa main s’approchait comme pour retenir mon bras puis s’éloignait de nouveau. Il jouit en peu de temps, alors que je tapais encore, avec des jets qui atteignirent sa figure et ses cheveux.
Je finis de lui poser la couche sans qu’il ne la salit encore alors il eut droit à une récompense. Un biberon spécial que j’amenais toujours avec moi, qui était toujours à la bonne température et qui se rechargeait tout seul bien qu’il faille un peu de travail pour en obtenir son lait. Il sembla à son goût puisqu’il n’en perdit pas une goutte. Je ne tardai pas à jouir dans la bouche et il avala tout puis me nettoya le gland consciencieusement.
Monsieur Claude voulut qu’on partage 50/50 entre nous le butin de la soirée et qu’en plus je lui paie les 30% conventionnels sur ma part, puisque, disait-il, il m’avait conduit et guidé. Il est vrai que sans lui je n’aurai su quoi faire mais je considérais que j’avais bien plus payé de ma personne que lui. Il m’a fallu négocier durement. On finit par tomber d’accord, on ferait moitié-moitié. J’appris que l’homme chez qui on était allé organisait ses petites sauteries dès que sa femme s’absentait. Alors que j’attendais dans la voiture, lui et Monsieur Claude avaient discuté, satisfait de ma prestation il souhaitait me revoir. La prochaine fois j’irai et en reviendrai en taxi, l’homme se chargerait des frais.
***
Je profitai de la somme gagnée pour agrandir ma garde-robe en m’achetant un beau t-shirt blanc avec énorme D et un énorme G noirs sur le devant comme j’en avais vu porter dans la rue, il me semblait que c’était à la mode. Pour compléter ma panoplie, je pris une ceinture dont la boucle était formée par les mêmes lettres de tailles imposantes. Je sortis fier comme tout du grand magasin sur les Champs-Élysées en enfonçant l’avant du t-shirt dans le pantalon pour bien laisser apparaitre la boucle de la ceinture. Je paradai ainsi avec un large sourire aux lèvres jusqu’à ce que je croise un autre garçon étalant ostensiblement sa boucle de ceinture comme je le faisais et je ressentis alors pleinement le ridicule de cette situation. Le ridicule ne tue pas sinon je serais mort foudroyé en pleine rue ce jour là. Si le ridicule tuait la Terre serait beaucoup moins peuplée qu’actuellement, peut être même que l’espèce humaine aurait disparu depuis longtemps. Je retirai donc le t-shirt de mon pantalon et le laissa tomber naturellement malgré qu’il cacha ainsi cette ceinture qui m’avait couté une petite fortune et que, par conséquent, j’aurais voulu exhiber.
Je ne pus m’empêcher malgré tout d’être fier de mes achats alors je allai les montrer dans le jardin du Luxembourg. Je choisis une chaise qui faisait face à la fontaine centrale et je m’y assis. Je faisais mine de m’étirer en croisant mes mains derrière la nuque ce qui avait l’avantage de relever le t-shirt et laisser apparaître la boucle qu’il cachait. Je passai mon temps à observer les gens. Celui-là somnolait. Tel autre lisait. Un autre faisait semblant de lire mais il matait par-dessus son journal. Plus loin, deux discutaient ensemble. Là bas un garçon et une fille s’embrassaient, il me sembla voir une bosse anormale dans la braguette du garçon. Pas mal circulaient de-ci de-là, cahin-caha, certains avec des écouteurs enfoncés dans leurs oreilles. Je remarquai les œillades insistantes de jeunes filles qui n’auraient aucun égard de moi.
Tel garçon passa pour la deuxième fois devant moi, lorsqu’il vit que j’avais vu qu’il me regardait il détourna vivement les yeux en rougissant. Un énorme sourire éclaira mon visage. J’eus envie de rire lorsque je décelai le regard furtif qu’il me lança à nouveau. Il passa devant moi en regardant du coté opposé puis s’arrêta quelques dizaines de mètres plus loin semblant réfléchir. Je ne le lâchai pas des yeux, il devait avoir à peine dix-huit ans, il était beau comme un enfant, fort comme un homme. Je ne pouvais pas manquer le regard qu’il tenta de jeter dans ma direction. Puis il repartit d’une allure vive comme affolé par ce qu’il avait osé. Je me levai et le suivis en tentant de ne pas le perdre de vue parmi la foule de promeneurs. Près de la sortie du jardin il s’assit enfin sur un banc sans se douter que je l’observais. Alors je fis un grand détour pour m’approcher par derrière sans qu’il me voie et je m’installai sur le même banc le faisant sursauter de surprise. Il ne bougea pas même si j’eus l’impression qu’il allait se mettre à courir.
J’entamai la conversation :
– Belle journée, non ?